Le SMIC à 1 700 euros, une fausse bonne idée !

Publié dans LesZindigné(e)s!.

Introduction

Présenté par beaucoup comme solution pour réduire les inégalités, le SMIC à 1 700 € a tout de la fausse bonne idée : elle paraît évidente au premier abord, mais à la réflexion elle devient une aberration, tant d’un point de vue économique et environnementale que du point de vue politique et culturel.

Rappelons d’abord la signification du SMIC qui s’inscrit pleinement dans la logique de notre société capitaliste et productiviste : Salaire minimum interprofessionnel de Croissance… le mot est lâché, allons plus loin.

Les Objectrices et Objecteurs de Croissances (OC)[i] sont fondamentalementopposés à cette logique suicidaire de croissance illimitée. Ils sont également tout autant opposés à la vision comptable de nos existences que cette augmentation du revenu minimum sous-tend.

Augmenter le revenu minimum, c’est augmenter la masse monétaire en circulation, donc la production, donc les prélèvements de ressources, qui tendent aujourd’hui à s’épuiser. C’est aussi vouloir faire perdurer un système ni soutenable ni souhaitable, en le rendant moins injuste. Cela revient à rendre socialement acceptable un système qui est de toute façon voué à sa perte.

Entendons-nous bien : les OC ne dénient évidemment pas le droit aux moins riches de subvenir à leurs besoins mais ils proposent de s’extraire de la vision économiciste qu’impose le capitalisme et le productivisme et de parvenir à une réelle autonomie de toutes et tous dans un bien-vivre. L’autonomie, c’est se réapproprier le sens que nous souhaitons donner à nos vies.

1. Une aberration économique

« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas. » Un amérindien

Continuer la lecture

Publié dans Dans la presse et sur la toile, Dotation Inconditionnelle d'Autonomie | Marqué avec , | Laisser un commentaire

A Degrowth Project: Economically out of whack – In France Net info – By Vincent Liegey

France Net Infos – Journal gratuit d'actualité indépendant et participatif - Le journal en ligne gratuitWhile the country is in recession and is desperately seeking some growth, one rubric is not in crisis: the wacky interview! Let’s
enjoy it and let’s seriously ponder the discipline calling the shots between countries: the economy.
To learn more about it, let’s talk with Vincent Liegey, a PHD student at University of Economics of Budapest.

Economy with a difference

FranceNetInfo: “ Hi, in order to follow our protocol, could you please start with a launching phrase: …”

Vincent Liegey: “I quite like Bernard Maris’ phrase from his “Anti-Manuel d’Économie”, where he says that an economist is the guy who spends his all life to explain the day after why he got it wrong the day before. This sentence is even more edifying because we are still building our societies on such economists’ theories.”

Continuer la lecture

Publié dans A Degrowth Project | Laisser un commentaire

Attac s’adresse aux candidats à la présidentielle : voici la réponse de la candidatE de la Décroissance

Attac a interpellé les candidats à la présidentielle par 4 questions. Le collectif Décroissance 2012 y a répondu. Attac a commenté.

Téléchargez la réponse du collectif décroissance 2012

à Aurélie Trouvé et Thomas Coutrot
coprésidents d’Attac France
21 ter, rue Voltaire
75011 PARIS

Madame la présidente,
Monsieur le président,

La Décroissance est candidatE pour 2012. http://www.decroissance2012.fr/

Préambule
En tant qu’objecteurs et objectrices de croissance nous ne pouvons que remettre en question la légitimité démocratique d’institutions comme le G20 : pourquoi seulement 20 pays, qui plus est les plus puissants économiquement devraient décider de la marche du monde ? De même au sujet de l’Union Européenne et notamment des différents traités économiques, comme le traité de Lisbonne, qui ont été imposés sans aucun débat démocratique (quid du référendum sur le traité de constitution européenne).

Si nous pensons qu’il est souhaitable d’avoir des institutions mondiales et européennes, celles-ci doivent se construire de manière participative et transparente dans l’intérêt des peuples et non pas d’une oligarchie.
Ainsi, nous souhaitons que ces institutions mondiales se ré-organisent autour de l’Organisation des Nations Unies réformée (plus de membre permanent ni de droit de véto). De même, pour l’Union Européenne, il est nécessaire de revenir sur le traité de Lisbonne et de mettre en place une assemblée constitutive susceptible de proposer des institutions vraiment démocratiques à l’échelle européenne, en particulier en se réappropriant la Banque Centrale Européenne et donc la création monétaire, outil essentiel pour accéder à des politiques de transitions vers des sociétés soutenables et souhaitables. Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Présidentielles : croissance, le pacte impossible

escargot-bleu-marron2.jpgLe mot magique est de retour. A dix jours du deuxième tour des élections présidentielles, la croissance est plus que jamais présentée comme la solution à tous nos problèmes. En témoignent les débats autour du « pacte de croissance » de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) (1). Cette « vérité » étant supposée définitive par les candidats et présentée comme indispensable aux français, c’est alors à celui qui saura le mieux relancer la croissance.

La mythologie de la croissance (3) veut que l’augmentation du PIB fasse baisser le chômage, ce est qui complètement faux depuis les années 70 (5). D’autant plus qu’un volant de chômage est nécessaire au bon fonctionnement du capitalisme, afin que le travail reste une valeur marchande négociable pour l’employeur. En revanche, ce qui est vrai, c’est que les recettes fiscales de l’état sont indexées au taux de croissance. Plus il y a de croissance, plus le budget de l’état est élevé. C’est pour cette raison que les gouvernants ont besoin de croissance, et qu’en l’absence de celle-ci, ils ont recours à la dette. La mythologie économique, du point de vue des candidats aux élections, est secondaire. De plus, elle reste une mythologie.

En effet, même dans les milieux scientifiques, économiques et politiques, il est admis qu’une croissance illimitée n’est pas possible (2). Et ce, pour des raisons environnementales, sociales et sociétales. Est-ce à dire qu’il faut organiser la rigueur ? Non. Ni rigueur, ni relance. La « rilance » est une imposture (3) qui n’est ni durable ni souhaitable. Il n’y a rien de pire qu’un taux de croissance négatif dans une société de Croissance. Il n’y a qu’une seule solution pour que la récession ne s’apparente pas à la barbarie (3), c’est de changer de paradigme.

Ce paradigme est celui des objecteurs de croissance, radicalement anti-capitaliste, anti-productiviste, écologiste, féministe, et internationaliste. Il propose des solutions à la fois justes socialement et soutenables écologiquement : Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (revenu inconditionnel , gratuité des besoins de base couplée à une forte progressivité des prix pour la consommation supplémentaire, services publics, démarchandisation, monnaies locales fondantes et monnaie nationale), alliée à un Revenu Maximum Autorisé, Relocalisation et circuits courts (agriculture, productions manufacturées,…), agriculture écologique, sortie de l’industrialisme, sortie des nucléaire & transition énergétique, et entrée dans la 1ère démocratie (4).

Publié dans Actualités | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Une lecture Décroissante du vote pour l’extrême droite : le symbole de l’échec d’un modèle de civilisation ?

Qu’une part toujours trop importante de la population (1) ait décidé de voter en faveur de l’extrême droite, représentée par Marine Le Pen, doit nous interroger sur les raisons profondes de l’échec de nos modèles de société.

Malheureusement, ce résultat n’est pas un cas isolé dans l’horizon politique européen. L’extrême droite y a de plus en plus les faveurs d’une population en « crise » (2). Après tout il n’y a pas que la société de croissance (3) qui marche sur la tête. Partout en Europe, les discours populistes fleurissent et portent les voix d’une contestation facile, avec des coupables tout trouvé, envers les élites politiques et médiatiques, l’oligarchie, les banques, la mondialisation néo-libérale ou l’Europe, les immigrés, l’étranger, l’Islam, le travaillisme, les assistés, les pauvres.

Or, ces dernières années, ce discours d’extrême gauche (4) a été abandonné, à tort, par une bonne partie des gauches européennes converties à la sociale démocratie et au néo-libéralisme. Laissant ainsi un boulevard aux extrêmes droites pour mieux le récupérer et le galvauder. En parallèle, ce sont souvent les droites non extrêmes qui ont permis construire des peurs fantasmées, de diviser les sociétés mais aussi de dé-diaboliser ces discours haineux et nauséabonds.
L’exemple de la Sarkozie sécuritaire au pouvoir en France depuis dix ans, avec des discours de haine contre l’étranger, l’immigré, et les plus démunis présentés comme des parasites assistés de nos sociétés en est peut-être l’exemple le plus flagrant.

Comment nos sociétés aussi riches matériellement, aussi évoluées économiquement, et dont le modèle est convoité, peuvent-elles en arriver là ? Nous sommes les 20% à nous approprier 87% des ressources naturelles de la planète grâce à l’exploitation de 80 % du reste de la population mondiale. En outre, notre niveau de consommation tant enviée n’est pas généralisable puisque nous consommons, même les plus pauvres d’entre nous, au moins l’équivalent de 2, 3 voire 4, 5 planètes…

« Tout ceux qui, à gauche, refusent d’aborder sous cet angle la question d’une équité sans croissance, démontrent que le socialisme, pour eux, n’est que la continuation par d’autres moyens de rapports sociaux et de la civilisation capitaliste, du mode de vie et du modèle de consommation bourgeois. » André Gorz.
Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Democracia Real Ya! Viva la Decrecimiento!

La démocratie réelle c’est la Décroissance !
Democracia Real Ya! Viva la Decrecimiento!

Depuis le 15 mai nos ami-e-s espagnol-e-s, ont décidé d’occuper la rue afin de critiquer le manque de démocratie ainsi que la classe politique dominante et ses plans de rigueur qu’elle impose à la société.

En tant qu’objecteurs-trices de croissance nous soutenons cette démarche et nous nous félicitons aussi de son extension à la France !

Nous tenons à souligner le caractère non-violent de cette initiative et l’organisation mise en place : autogestion, discussion en assemblée générale et réflexion sur la démocratie participative, critique du patriarcat- bien loin du triste spectacle donné en France par nos « élites » ! Nous soulignons  une recherche de cohérence entre les idées et la manière de faire avec, par exemple, la mise en place de panneaux solaires sur la Puerta del Sol à Madrid.

Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec | Laisser un commentaire

La Décroissance arrive en Hongrie

Vincent Liegey, objecteur de croissance, vit entre la Hongrie et la France depuis une dizaine d’années. Il est actuellement à Budapest. Cet escargot expatrié se réjouit de voir que le mot « décroissance » vient tout juste d’être traduit dans son pays d’adoption. Pour les polyglottes, cela donne « nemnövekedés ». Si comme partout ailleurs, le mot fait débat, l’action semble joyeusement emboîter le pas à la critique radicale.

La décroissance, mouvement de pensée né en France au début des années 2000, s’est depuis internationalisée, en particulier dans les pays francophones comme la Belgique, la Suisse, ou le Québec, et latins, comme l’Italie et l’Espagne. Récemment, le débat s’est ouvert dans le monde anglo-saxon avec des mouvements comme Transition Town ou plus centrés vers la simplicité volontaire. C’est ce que nous avions pu observer lors de la deuxième conférence internationale sur la décroissance à Barcelone, en mars 2010. De même, dans les pays germaniques et scandinaves, plusieurs groupes locaux ont vu le jour, comme à Berne, par exemple. De plus en plus de rencontres sont organisées. Je pense notamment à celle d’Helsinski, en Finlance, en septembre 2010, avec Serge Latouche. Cette internationalisation de la décroissance nous interpelle. En nous confrontant à de nouvelles approches et cultures, elle nous permet de nous enrichir. De plus, elle rejoint des initiatives et démarches déjà existantes, proches des idées de la décroissance sans même savoir que cette pensée politique existe. On peut assister à la même chose en Hongrie, où le mot « décroissance » vient tout juste d’être traduit en « nemnövekedés » (1). Bref, là-bas aussi, le débat est ouvert.


Débat au Gödör à Budapest sur la Décroissance en mars dernier.

Serge Latouche ambassadeur Continuer la lecture

Publié dans Dans la presse et sur la toile | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Voir Venise et décroître !

La semaine dernière s’est tenue à Venise la 3ème conférence internationale sur la Décroissance. Pas moins de 600 objectrices et objecteurs de croissance, venus de plus de 50 pays et de tous les continents, ont participé à cette formidable rencontre !
Étaient au rendez-vous des évènements publics, comme un festival de cinéma ou encore un débat dans la Basilica di Santa Maria Gloriosa dei Frari avec Serge Latouche, des ateliers pratiques ou studieux et académiques, mais aussi des rencontres militantes et des moments de convivialité.
La France était représentée par Entropia, S. Latouche, Y. Cochet, mais aussi par des OC venu présenter la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie, notre stratégie politique et beaucoup d’autres choses. Nous avons retrouvé nos camarades suisses et leur formidable nouveau journal Moins!, ceux de Barcelona et leur groupe Research&Degrowth, ainsi que nos amis Majid Rahnema, Jacques Grinevald, Gilbert Rist, Joan Martinez-Alier, Rob Hopkins, Arturo Escobar et de nombreux autres etc.
Publié dans Actualités | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Quand la Décroissance décolonise le monde académique

Je rentre tout juste d’Istanbul après 40h de train à travers les Balkans, où je viens de passer une semaine riche en rencontres, réflexions, débats, surprises et, bien sûr en événements festifs et conviviaux.
En effet se tenait du 15 au 18 juin la 9ème conférence internationale d’économie écologique.
J’ai aussi participé aux trois jours d’ateliers participatifs de la pré-conférence réunissant une trentaine de jeunes chercheurs du monde entier.

Qu’est-ce que l’économie écologique ?

L’économie écologique est une branche de l’économie qui remet en cause le néoclassicisme, comme l’a très bien expliqué l’universitaire anglais Clive Spash lors du premier jour de la pré-conférence. On retrouve parmi les pionniers et les sources de cette discipline beaucoup de penseurs très souvent cités dans la Décroissance, comme, pour n’en reprendre que quelques uns, Nicholas Georgescu-Roegen, Karl Polanyi, Ernst Friedrich Schumacher… Ne manquent que l’approche culturelle et nos références comme Illich, Gorz, Castoriadis, Ellul, Charbonneau, Latouche, etc.
Il ne faut surtout pas la confondre avec l’économie de l’environnement, vivement critiquée pour ses errements néo-classiques et son déni de réalité. Clive Spash nous a ainsi fait la démonstration, après plusieurs années de difficile collaboration, de l’incompatibilité des deux démarches et du besoin de radicalité et de cohérence afin de permettre à l’économie écologique de s’émanciper.
Le deuxième jour de cette pré-conférence était consacré à une question chère aux objecteurs de croissance : le capitalisme est-il éco-compatible ? Les discussions étaient menées par Pat Devine de l’université de Manchester et la Décroissance (Degrowth) fut allègrement citée, avec souvent beaucoup de confusions. Difficile d’expliquer à nos amis économistes que Degrowth n’est pas la décroissance pour la décroissance, ce qui serait aussi stupide que la croissance pour la croissance.

La Décroissance en force
Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Lettre ouverte à François Hollande : Transformons la tragédie sociale d’Aulnay-Sous-Bois en une opportunité de transition écologique et économique vers un avenir souhaitable !

En 1989, Michael Moore présentait Roger and Me, l’un de ses premiers films documentaires. Le réalisateur, écœuré par la suppression de 30 000 emplois dans sa ville natale Flint, part à la recherche du responsable, le PDG de General Motors, Roger Smith… Tout au long du film, on y voit la décadence d’une ville qui, petit à petit, sombre dans la misère, le désespoir, d’expulsions de maison en suicides, et on y constate la destruction du tissu social et familial…

La ville tente tous les plans de relance possibles et imaginables… mais s’enfonce toujours plus !

Nous sommes plus de vingt ans après, vingt ans de misère, d’exclusion, de violence… les conséquences dures d’une récession subie. Le redressement productif n’a pas eu lieu. Mais la région, centre mondial de l’industrie automobile, de Flint à Detroit connaît depuis quelques années une renouveau inattendu : une transition vers l’après-industrialisme, comme le montre, entre autres, un web-documentaire réalisé par deux journalistes françaises : « les fautifs sont nombreux, mais le 20ème siècle productiviste, né et mort à Détroit, explique en partie la chute : « Les Détroiters ont été les premiers à pâtir du mirage d’une croissance sans limite. Ils en tirent aujourd’hui des leçons : ils construisent la société de demain avec ce qu’il reste de la précédente. Cela ne se fait pas sans heurt ni peine, ça commence doucement mais c’est justement aujourd’hui qu’il faut en parler !«  »

Récession subie ou Décroissance choisie ?

Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec , | Laisser un commentaire