Article publié dans le n°14 des Nouveaux cahiers du socialisme, revue canadienne, automne 2015.
« Tout ceux qui, à gauche, refusent d’aborder sous cet angle la question d’une équité sans croissance, démontrent que le socialisme, pour eux, n’est que la continuation par d’autres moyens de rapports sociaux et de la civilisation capitaliste, du mode de vie et du modèle de consommation bourgeois. » André Gorz.
Depuis plusieurs décennies, c’est toujours la même rengaine : « comment relancer la croissance ? ». A gauche comme à droite, de Merkel à Obama, de Sarkozy à Orban, de Hollande à Harper, une seule solution, la Croissance. Comme une pensée magique, un totem.
La croyance que le Croissance serait encore la solution à tous nos problèmes reste profondément ancrée dans l’imaginaire collectif, à tel point qu’on assiste à un arc-boutement collectif pour « la relancer ». Pourtant, nous sommes de plus en plus nombreux à oser questionner la Croissance. Est-elle encore possible ? Est-elle souhaitable surtout ?
La Croissance est un imaginaire construit dans la continuité des lumières et la croyance aux progrès techniques et énergétiques infinis, inséparablement liés aux progrés sociaux et humains. Après la deuxième guerre mondiale, elle s’est renforcée avec les trente glorieuses, période qui a façonné une vision linéaire et unique de l’histoire. Inconsciemment, la Croissance a construit un déni de la finitude de notre planète, mais aussi de nous-mêmes en tant que société, individu, et espèce. Dès le milieu des années 70, la courbe du bien-être n’est plus corrélée à celle du PIB et nous entrons dans une période de « crises » chroniques. Cette crise nous est présentée comme une calamité naturelle. Pour la surmonter nous allons devoir, collectivement et individuellement, nous adapter et admettre les réformes nécessaires. Mais surtout, il faut relancer la croissance. Sans jamais qu’on ne précise la croissance de quoi, pour qui, dans quel but, et comment ? Peu importe si nous entrons dans l’ère de l’anthropocène, la crise est un alibi pour ne jamais remettre en cause la croissance !
La croissance comme seul horizon de nos sociétés permet de reléguer toutes les autres questions à plus tard, notamment la question des inégalités de plus en plus indécentes. Elle repousse ce problème tout en réussissant le tour de force de rendre ces inégalités acceptables pour les plus démunis puisqu’elle entretient l’illusion que les bénéfices de la croissance rejailliront naturellement jusqu’à eux. Demain sera toujours meilleur, car le toujours plus qu’elle apporte ne peut être que bénéfique. D’ailleurs, dès maintenant, grâce à la croissance, il leur reste quand même quelques miettes qui leur permettent de patienter. Ainsi, tout en laissant croire subrepticement que ce n’est que passager, la croissance permet de justifier la division du travail, la rente croissante du capital, et plus globalement un système fait de dominants et de dominés avec l’exploitation comme corollaire. La recherche de la croissance devient ainsi un rempart pour maintenir l’ordre établi.
C’est pour questionner toutes ces croyances implicites et tous les dénis en découlant, que nous utilisons le terme de « Décroissance ». Slogan provocateur, imparfait mais efficace. L’enjeu est encore de décoloniser notre imaginaire croissanciste et de commencer à dé-croire afin de penser de nouveaux modèles de sociétés soutenables et souhaitables, autonomes et conviviaux.
Une croissance infinie dans un monde fini n’est ni possible, ni souhaitable, c’est une absurdité !
Tout d’abord, il est utile de préciser que la croissance ne marche plus. Et, quand bien même, le système croissanciste n’est pas souhaitable.
– Le carburant de la croissance, c’est l’énergie. La courbe du PIB est corrélée à celle du pétrole. Or, les réserves de pétrole ne sont pas illimitées et les pétroles de schiste ou bitumineux en sont les dernières miettes. Aucune énergie renouvelable ne pourra réellement remplacer le pétrole, en n’oubliant pas que l’usage du pétrole ne se limite pas à l’énergie. Par ailleurs, le pétrole n’est pas le seul concerné par la raréfaction, c’est le cas de toutes les ressources naturelles. Mais d’autres facteurs viendront contrecarrer la marche forcée vers la croissance notamment la perte de la biodiversité ou encore les rejets de gaz à effet de serre. Il est clair que la parenthèse ouverte au 18ème siècle est en train se refermer. Reste à savoir si nous allons anticiper, si nous allons tendre vers une Décroissance choisie, démocratique ou vers une récession subie. Une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
– Les quatre dernières décennies nous ont saturés de biens matériels et de services inutiles. L’oligarchie nous pousse toujours plus à plus de consommation, à plus de travail, à plus d’efforts à coups de publicité, de crédits et d’obsolescence programmée comme alliés. La planète est incapable d’absorber cette démesure. En parallèle des signes de lassitude apparaissent. Sous prétexte de créer des emplois, il faut créer de nouveaux besoins et marchandiser au maximum le monde : déchets, services, sécurité, privatisation du vivant, des liens sociaux, des loisirs, toujours plus de stress et de pertes de sens… Une croissance infinie dans un monde fini est absurde.
– En outre, bien qu’une grande partie de nos productions ne soit pas nécessaire pour subvenir à nos besoins, nous échouons perpétuellement à satisfaire les besoins élémentaires d’un nombre trop important de nos concitoyens. Les inégalités deviennent inacceptables, intenables. 1% de l’humanité s’approprie 50% des richesses. Les inégalités croissantes sont inhérentes à toutes les sociétés productivistes, basées sur la compétition et la concurrence. Le capitalisme a besoin de chômage pour exister. C’est un leurre de croire qu’il apportera le plein emploi. Inégalités à l’intérieur des sociétés occidentales, inégalités à l’échelle de la planète : nos modes de vie perdurent au détriment des pays du sud envers lesquels nous avons une immense dette écologique. Une croissance infinie dans un monde fini est indécente.
Austérité subie ou Décroissance choisie
L’idéologie dominante semble bien décalée par rapport à l’urgence sociale, culturelle et écologique. Elle scande que la croissance reste la solution. Les Objecteurs de Croissance (OC) affirment qu’elle est le problème. Et c’est justement parce qu’ils ne craignent pas de remettre en cause le dogme de la Croissance qu’ils sont en mesure de proposer des pistes audacieuses, qu’ils estiment justes socialement, soutenables écologiquement et, finalement, très réalistes.
Il ne va pas s’agir de décroître pour décroître. La décroissance du PIB ne doit pas être une finalité. La décroissance de tout pour tous, serait tout aussi absurde que la croissance de tout pour tous. La Décroissance, avant d’être un projet, est un outil sémantique qui a pour objectif d’ouvrir des débats sur ce que pourraient être des sociétés souhaitables et soutenables, de poser la question du sens.
Toutefois, pour répondre aux contraintes environnementales, il va falloir sortir du consumérisme. C’est-à-dire qu’on ne peut plus s’appuyer sur un productivisme aveugle pour faire grossir le gâteau dans l’espoir que chacun puisse avoir sa part. Il va falloir limiter la taille du gâteau en terme d’impact, mieux le partager aussi. La seule solution est de changer la recette, les recettes. Qu’est-ce qu’on produit, comment et pour quels usages ? Quels systèmes d’échanges et de partages ? Quelles limites pour le bien-être collectif ?
En proposant une sortie du productivisme, la question de l’emploi se pose : « D’accord pour moins consommer, donc moins produire, pour produire mieux (durable, réparable, recyclable, autonome, etc.) mais mon emploi ? Comment je vais nourrir ma famille ? ». C’est vrai, et c’est souhaitable, certains emplois, les plus néfastes, sont appelés à disparaître. Et globalement, la création d’emplois du secteur écologique ne les compensera pas en pouvoir d’achat. En effet, dans une société qui prélève réellement moins de ressources, les emplois ne donneront pas accès à la même quantité de biens matériels qu’aujourd’hui. Une piste de solution passe par le partage du travail et l’autogestion. Mais au final, c’est physique, nous n’aurons globalement pas accès à la même quantité de biens matériels.
Est-ce pour autant que nous sommes condamnés à vivre moins bien ? Bien sûr que non si nous faisons le choix de penser collectivement les conditions de notre bien-être. Il va falloir choisir entre « austérité subie » et « décroissance choisie ». C’est-à-dire qu’il va falloir choisir entre une société qui privilégie les individualismes au détriment des biens communs, et une société qui réévalue son « devoir d’achat » dans l’intérêt de tous, soit une société libérée de la pression sociale consumériste et ostentatoire.
C’est principalement le mode de vie occidental qu’il va falloir repenser, celui du « modèle de consommation bourgeois ». Et pour que ce nouveau modèle soit désirable et soutenable, nous proposons des mesures susceptibles de nous réapproprier nos usages, nos limites, notre bien-être, le sens de nos vies.
Se réapproprier ses besoins ? Deux exemples
La question de la mobilité, avant d’être un questionnement sur le « comment ? » doit d’abord être un questionnement sur le « pourquoi ? ». Quel sera l’impact des alternatives à la voiture s’il n’y a pas de débats préalables sur l’aménagement du territoire, sur la nature des besoins en mobilité et sur leur évolution, sur le voyage, etc.
Il faut dix calories végétales pour obtenir une calorie d’origine animale. Le régime alimentaire des européens n’est pas généralisable à la planète. Doit-on développer de nouvelles technologies productivistes, gourmandes en énergies, quitte à détruire l’environnement, à exploiter les animaux et à généraliser la malbouffe ? Doit-on s’habituer à ce qu’une partie de la population mondiale souffre de la famine, quitte à l’attribuer à des phénomènes naturels incontrôlables ? Ou doit-on s’inspirer des modes de productions et d’alimentation plus sobres et rentables, locaux, de saison et autonomes, et meilleurs pour la santé ? L’alimentation n’est-elle pas la meilleure clé pour une bonne santé ?
Voici des exemples de débats passionnants, qui permettraient de mobiliser la population, à condition que tous les tenants et aboutissants soient à sa disposition. En commençant par questionner les besoins qui apparaissent, grâce à la publicité, comme naturels.
Mais ce qui est important est aussi le chemin. Subir le vélo ou l’absence de viande pour des raisons économiques n’est pas la même chose que d’en faire le choix. Ainsi prendre son vélo peut être vécu comme une libération émancipatrice ou comme une humiliation.
Un espace solidaire et écologique
Le capitalisme a marchandisé le monde. La répartition des richesses se fait par la rémunération du capital et aussi à travers le salariat. Alors, même si nous n’adhérons pas au modèle de développement occidental, même si nous savons que notre emploi participe au productivisme et au consumérisme, même si nous aimerions pouvoir nous passer de certains « besoins », chacun d’entre nous est amené à accepter n’importe quel emploi pour vivre. Nous proposons de limiter les travers de cette marchandisation de l’activité, en la cadrant dans un système équitable et soutenable : personne en dessous du plancher, personne au dessus du plafond.
– Le plancher, c’est un revenu de base (RdB) donné à toutes et tous sans condition. Il s’agit du minimum pour vivre dignement. Il ne s’agit pas d’un système où l’état prendrait en charge des assistés. Il s’agit d’un choix collectif de répartition des richesses produites, établi par les citoyens, pour les citoyens, d’un droit opposable à un accès aux biens communs. Ce revenu devrait être partiellement démonétarisé comme nous le proposons avec la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), via des accès directs à des ressources telles que l’eau, l’énergie, la santé, des biens communs et des services publics. La distribution de l’eau pourrait se faire selon le principe de la gratuité du bon usage et du renchérissement du mésusage. Pourquoi payer au (le) même prix l’eau pour boire et l’usage domestique, que l’eau servant à arroser des golfs ou remplir des piscines privées ? Les premiers m3 d’eau seraient gratuits, et la surconsommation serait renchérie. Et ce, dans une logique de justice sociale et de préservation des ressources, mais aussi de conscientisation de nos actes.
– La liberté, c’est de cumuler un salaire avec ce revenu de base. Tout le monde aura une activité, rémunérée ou non. Dans tous les cas, chacun pourra choisir d’en changer quand cela lui paraîtra nécessaire. Plus personne ne sera obligé d’accepter n’importe quel emploi, notamment ces emplois toxiques qui n’ont de sens pour personne. Ainsi, le rapport de force entre l’employeur et l’employé s’inverse. Les tâches les plus difficiles sont aujourd’hui les moins bien considérées, dans un tel système elles seraient partagées et réévaluées (et aussi minimisées en questionnant leur utilité et en repensant nos productions).
– Le plafond, c’est le revenu maximal acceptable (RMA). Un revenu, à partir duquel, la consommation (donc le tirage sur les ressources) empiète sur le bien-être des autres, et sur l’avenir des générations futures. Un revenu maximal qui rendrait la raison à la société, et l’empêcherait de tomber dans la démesure aux conséquences environnementales, sociales, et psychologiques insoutenables. C’est aussi questionner le mode de vie des plus riches et la rivalité ostentatoire qu’il suscite à travers les médias dominant et la publicité.
Le plancher et le plafond apparaissent clairement comme un choix permettant à la société de décider collectivement de s’organiser et de s’imposer des limites que la société de croissance ignore. Poser des limites, c’est se donner les moyens de subvenir aux besoins de tous, de sécuriser les parcours de (tout à) chacun mais aussi revoir notre rapport aux productions et à la consommation.
Quelques pistes pour une Décroissance sereine, conviviale et autonome
Cette DIA, couplé au RMA, n’est pas un but en soit, elle est aussi un chemin de repolitisation de la société, de resocialisation de la politique. Elle s’inscrit dans un projet plus global qui peut se décliner sur plusieurs axes :
– Le premier axe est la relocalisation ouverte. Relocaliser les échanges et l’économie, dans le but d’obtenir les mêmes services tout en baissant l’empreinte écologique. Par exemple, en mangeant des produits de saison et locaux. Les monnaies locales permettraient un transfert de l’économie dans le local. Mais surtout, relocaliser la démocratie, notamment dans le but de prendre conscience de ses actes, puis de reconsidérer ses propres besoins et les conditions de son bien-être. La relocalisation pose bien entendu la question de l’échelle territoriale. Quel équilibre entre l’ouverture au monde, aux autres, et l’organisation locale ? C’est pourquoi nous parlons de relocalisation ouverte, avec à la fois des contre-pouvoirs, des solidarités, mais aussi un refus du repli sur soi. Au contraire, nous pensons que le multiculturalisme, le multilinguisme et la rencontre sont porteurs de sens et de bien-être, d’émancipation.
– Le second axe est celui de la justice sociale. La DIA et le RMA sont associés à une démarchandisation du monde via l’extension des sphères de la gratuité. Dans la logique du plancher/plafond, il s’agirait de rendre gratuit le bon usage d’un bien ou d’un service et de renchérir son mésusage. Tant qu’il y a du pétrole pour gagner en productivité, la réduction du temps de travail, permettrait de mieux le partager sans tomber dans le productivisme. Puis, quand le pétrole viendra à manquer, gageons que nos besoins de consommation seront devenus plus raisonnables.
– Le troisième axe est celui de la sortie de la religion de l’économie à travers la réappropriation démocratique des banques centrales, de la création monétaire et une réflexion sur le sens de la dette (et le non remboursement de ses parts illégitimes). Il s’agit de mettre l’économie au service de la politique et non plus le contraire. Au delà de ces réformes techniques fondamentales, il s’agit aussi de remettre l’économie à sa place d’un point de vue culturelle, de la ré-encastrer. Nous sommes des homo-economicus devenus incapables de comprendre que l’argent ne se mange pas et d’apprécier ce qui n’est pas comptable.
– Le quatrième axe est celui de la sortie de la centralité de la valeur travail. Il est temps de nous désaliéner de l’emploi salarié afin de nous réapproprier des activités choisies riches de sens. Cela passe aussi par une réflexion sur la division des tâches, notre rapport à l’outil, aux technologies. C’est ce que nous expérimentons avec nos réflexions sur les low-tech et aussi le faire soi-même (DIY).
– Le cinquième axe est celui de l’éducation. Une éducation non-violente et coopérative. Où l’école n’est pas une fabrique de futurs consommateurs / producteurs. Il s’agit de construire l’école de la vie, émancipatrice et qui repense les relations intergénérationnelles afin de créer des sociétés autonomes.
– Le dernier axe est le pilier nécessaire à la transition. Une démocratie de tous les jours, qui ne se résume pas à abandonner son pouvoir à une oligarchie qui prendra des décisions dans son propre intérêt ; pour elle, il n’y a pas de crise. Il est hors de question de définir le « bon usage » et le « mésusage », ainsi que les « limites acceptables » de manière autoritaire. La société doit trouver sa propre autonomie collective. Il est temps d’inventer des manières de décider ensemble ce qui est nécessaire à la société : qu’est-ce qu’on produit ? Comment ? Dans quels buts et avec quels impacts ?
Un outil pour initier une transition vers des sociétés plus justes et plus sobres.
Ce projet de Décroissance, présentée ici de manière incomplète, donne une idée de ce que pourraient être des sociétés soutenables et souhaitables. Mais il a d’abord pour vocation de donner une vision évolutive qui oriente dès maintenant les débats, mais aussi les décisions que nous pouvons prendre individuellement, collectivement et politiquement.
Partout, des citoyens imaginent et expérimentent des organisations soutenables et solidaires. Elles sont de plus en plus nombreuses et d’origines diverses. Ces expériences participent dès maintenant à construire les alternatives de demain. La transition est en marche, mais la masse critique ne sera à notre portée que lorsque une part importante de nos sociétés occidentales, donc les classes moyennes, sera prête à sortir du consumérisme et à l’expérimenter d’elle-même. Si la première des Décroissance doit être celle des inégalités et passe par la mise en place d’un plancher et d’un plafond, c’est aussi auprès de cette classe moyenne qu’il faut rendre désirable le projet de Décroissance. Il faut lui permettre d’oser faire les pas de côté vers ces nouveaux mondes, de ne plus avoir peur du déclassement afin de se libérer de ce pseudo-cocon de confort artificiel et aliénant que représente le consumérisme.
L’heure est de changer de « logiciel » et de se libérer de la matrice de la Croissance qu’on nous martèle depuis 40 ans. C’est à la fois une nécessité d’engager maintenant une transition vers d’autres sociétés soutenables et souhaitables, plus justes et plus sobres mais, surtout, une chance : celle de devenir acteur d’un changement positif et convivial, libérateur et émancipateur.
Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet et Anisabel Veillot
Co-auteurs d’ « Projet de Décroissance – Manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie », Ecosociété, 2014.
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